7 pistes pour la qualité de vie en télétravail

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Alors que débute la semaine de la qualité de vie au travail (du 15 au 19 juin), on peut dire que cette 17ème édition bouscule les lignes. Ces derniers mois ont en effet rebattus les cartes de nos certitudes en matière de bien-être au travail. Si l'entreprise flexible avait placé le télétravail dans ses outils incontournables pour une plus grande efficacité et une meilleure autonomie des salariés, l'entreprise confinée a dû s'y convertir à marche forcée. Malgré les réticences persistantes d'une poignée de managers, qui ont du mal à se départir d'un certain paternalisme, le télétravail pour (presque) tous a été une belle réussite. Nombre d'activités ont pu se maintenir de cette manière et les salariés ont pris leurs responsabilités pour assurer la continuité de leurs dossiers ou objectifs.

Mais parfois à quel prix !

Car le cumul dans un même espace de plusieurs adultes en télétravail, et de quelques enfants en continuité pédagogique ne s'est pas fait sans difficultés. Quant aux travailleurs solitaires, ou vivant dans de très petits espaces, ils ont souffert de l'isolement ou du manque de stimulations et de contacts avec leurs collègues.

Le télétravail est un outil dans l'attirail du bien-être, mais il est loin d'être exclusif, et comprend aussi des facteurs de stress. Il interroge le fragile équilibre entre vie professionnelle et vie privée, notamment lorsque se confondent les notions d'espace (et donc de temps).

Enfin, les conference call et autres réunions d'équipe par Zoom, Teams ou WhatsApp ont montré leur utilité mais aussi leur côté extrêmement fatigant. Avec un moins bon réseau, ou trop de collègues se passant la parole, suivre une session de plus de 30 minutes pouvait s'avérer réellement épuisant. 

Le télétravail, c'est super - mais ça peut très vite devenir l'enfer !

Cette année, il convient donc de prendre également conscience d'un impératif de qualité de vie en télétravail - car il ne va pas de soi.

Des thématiques peuvent être explorées pour combiner travail en présentiel et travail à distance - et que chacun y trouve son équilibre, au service d'un projet collectif. 

7 pistes peuvent ainsi être explorées :

1 - tenir compte du profil des collaborateurs

Au delà de la capacité d'autonomie, l’appétence de chacun pour le travail seul - ou avec peu de contacts ou d'interactions avec les collègues - est à considérer. De même que d'autres ont besoin d'un environnement de travail qualitatif, ou "porteur".

2 - l'importance de l'organisation

L'organisation du temps est un des clefs du télétravail. L'utilisation d'outils de planification - ou de suivi de projets - s'avère indispensable. Et encore plus s'ils peuvent être partagés. Ils facilitent la clarté d'action pour chacun - et la visibilité d'avancement pour tous. C'est aussi déstressant que rassurant.

3 - considérer les besoins des équipes

Certaines équipes ont besoin de se rencontrer, d'échanger ou de créer ensemble. L'émulation et la cohésion d'équipe font partie de la réussite d'un projet, qui n'est pas que la somme des éléments qui le composent. Des retours au groupe sont donc nécessaires. Ils valorisent ensuite la capacité à avancer sereinement quand on est à nouveau en autonomie.

4 - gérer une communication fluide

A distance, le langage non verbal ne vient pas toujours appuyer ou nuancer le discours. Les malentendus ou erreurs de communication entre collaborateurs sont plus fréquents. Ils placent le salarié dans une tension, un mal-être, une interprétation ou une incertitude, qui sont autant de sources d'anxiété.

5 - apprendre à répartir son effort

En télétravail, les journées peuvent s'avérer plus denses ; les activités s'empilent rapidement, avec cette sensation de travailler "comme dans un tunnel". Or, les pauses sont nécessaires - en particulier pour récupérer ou remobiliser la concentration. Les techniques de respiration et recentrage le permettent particulièrement. Mais à l'inverse, tous ceux qui ont une tendance à la procrastination auront encore plus de mal à "s'y mettre", s'ils ne perçoivent plus (ou moins) l'émulation des autres membres de leur équipe.

6 - relativiser la culpabilité

Hors d'un contexte dédié au travail, certains salariés ont la fâcheuse impression d'en faire moins quand ils sont chez eux - ou que ce soit perçu comme tel par leur hiérarchie. Ils culpabilisent facilement. Pour se rendre plus visibles, ou justifier le confort du travail dans leur foyer, ils auront tendance à trop en faire. Le burn-out du télétravail, ça existe aussi.

7 - poser des limites

Cette limite est elle d'abord dans le temps (en déterminant ou en adaptant selon les besoins un "temps de travail") mais aussi dans l'espace, afin que le travail n'envahisse pas toute la sphère privée. Ce sont les conditions pour relativiser, prendre du recul afin d'aller vers d'autres activités qui ressourcent - ou tout simplement bénéficier d'un meilleur sommeil.

 

Laurence Roux-Fouillet

Sophrologue et formatrice en entreprise